Résumé de la conférence de J.-P. Arnaud sur les appartenances de John-Franklin Koenig

Koenig s’est toujours mis en position de recevoir des enrichissements d’ailleurs. Né à Seattle, sur la Côte pacifique, il intègre dès sa jeunesse un tropisme asiatique qui nourrira ses voyages, notamment son rapport privilégié avec le Japon. De l’Europe, Koenig reçoit aussi beaucoup : culture, paysages, modes de vie, statut privilégié de l’artiste, liberté. Mais l’artiste avait horreur de devoir se sentir emprisonné par quelques limites que ce soit. Aussi s’est-il toujours efforcé de brouiller les pistes et d’avancer masqué. Non pas pour tromper, mais pour se protéger. Au fond, ses métissages successifs lui auront sans doute permis de révéler ses richesses personnelles et de bâtir patiemment sa personnalité d’artiste non par coups d’éclat tapageurs mais par une lente innutrition au contact des autres et du monde. Voilà pourquoi le style de Koenig, fait de subtilité et de maîtrise, apparaît aujourd’hui encore comme difficilement classable. Dans une époque où l’uniformisation fait rage, on est en droit de penser que c’est là un de ses mérites majeurs.